dimanche, mai 11, 2008

La situation des rescapés en Birmanie s'aggrave
Par Aung Hla Tun Reuters - Dimanche 11 mai, 17h32
RANGOUN (Reuters) - Les rescapés du passage du cyclone Nargis en Birmanie continuaient dimanche à fuir le delta de l'Irrawaddy, région la plus touchée, en quête de nourriture, d'eau et de médicaments. Selon des ONG, des milliers de personnes vont trouver la mort si une aide d'urgence ne leur est pas fournie rapidement.
Des temples bouddhistes et des lycées accueillent, dans les villes situées en bordure de la zone balayée par Nargis, des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Selon une nouvelle estimation du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), entre 1,2 et 1,9 million de personnes tentent de survivre au dénuement semé par Nargis lors de son passage il y a huit jours.
"Compte tenu de la gravité de la situation, y compris du manque de vivres et d'eau, certains de nos partenaires ont fait état d'inquiétudes relatives à la sécurité et de comportements violents dans les régions les plus durement touchées", alerte l'agence humanitaire de l'Onu, dans un rapport.
Elle précise par ailleurs que "le nombre de morts pourrait être compris entre 63.290 et 101.682 et que 220.000 personnes sont portées disparues".
L'OCHA s'inquiète également des conséquences sur l'environnement du passage de Nargis qui pourraient représenter une menace "pour la vie et la santé.
"TRAGÉDIE À UNE ÉCHELLE INIMAGINABLE"
La junte militaire birmane, traditionnellement méfiante vis-à-vis du monde extérieur, accepte une aide extérieure - y compris de la part des Nations unies - mais elle a fait savoir qu'elle ne laisserait pas entrer sur son territoire les équipes de logisticiens qui permettraient d'accélérer l'acheminement de l'aide dans le delta inondé, inaccessible par la route.
"A moins d'une injection massive et rapide d'aide, d'experts et de vivres dans les zones les plus touchées, il va y avoir une tragédie à une échelle inimaginable", a prévenu Greg Beck, de l'International Rescue Committee.
A Labutta, ville du delta où 80% des logements ont été détruits, les autorités ne fournissent qu'une tasse de riz par famille par jour, a confié à Reuters un responsable de l'aide humanitaire de la Commission européenne. Dans tout le delta, ces scènes se répètent.
Illustrant les difficultés logistiques auxquelles doivent faire face les organisations humanitaires, un bateau acheminant une des premières cargaisons d'aide aux rescapés a coulé dans le delta de l'Irrawaddy après avoir semble-t-il heurté un arbre, ont fait savoir la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge. Les routes sont par ailleurs impraticables et une grande partie du delta s'est transformée en une vaste zone de marécages.
Le bilan officiel du cyclone Nargis a été porté dimanche à 28.458 morts et 33.416 disparus, pour la plupart victimes de la vague géante provoquée par le passage du cyclone de catégorie 4, accompagné de pointes de vent à 190km/h.
LE PRÉCÉDENT DU TSUNAMI DE 2004
L'agence Oxfam a indiqué qu'1,5 million de personnes étaient menacées par la maladie à moins qu'une campagne d'aide internationale de l'ampleur de celle mise en place après le tsunami de 2004 ne soit lancée.
"Lors du tsunami du 26 décembre 2004, 250.000 personnes ont trouvé la mort dans les premières heures mais nous n'avons pas assisté à des épidémies car les pays touchés et la communauté internationale ont mis en oeuvre une campagne d'aide massive pour empêcher que cela ne se produise", a déclaré Sarah Ireland, directrice d'Oxfam pour la région de l'Asie de l'est.
"Nous devons faire la même chose pour les habitants de la Birmanie", a-t-elle ajouté à Bangkok.
Nargis est le cyclone le plus dévastateur en Asie depuis 1991, où 143.000 personnes avaient péri au Bangladesh.
L'Australie a répondu à un appel aux contributions de l'Onu en portant son aide à 25 millions de dollars australiens (15,25 millions d'euros).
Le Programme alimentaire mondial (Pam) a annoncé dimanche qu'il avait commencé à envoyer par camion de l'aide à Labutta, avec l'appui notamment de la Croix-Rouge.
La France doit acheminer 1.500 tonnes de riz à bord du Mistral, un bâtiment de la marine. Il devrait arriver au large de la Birmanie en milieu de semaine prochaine, a fait savoir dimanche le Quai d'Orsay.
Le gouvernement français souhaite que cette aide soit distribuée soit par l'équipage du navire, soit par les membres d'ONG déjà présentes dans le pays ou par des équipes de l'Onu, a fait savoir une source au ministère des Affaires étrangères.
Malgré la catastrophe, la junte a maintenu son attention sur la tenue, samedi, d'un référendum sur une nouvelle Constitution, une des étapes de sa "feuille de route vers la démocratie" qui doit aboutir à des élections pluralistes en 2010 et mettre fin à près de cinq décennies de régime militaire.
On ignore quand seront publiés les résultats mais l'issue du scrutin ne fait guère de doute.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bravo pour le travaille fourni, je suis entrain d'écrire un article sur la birmanie qui sera je l'éspére en ligne sur notre site dans une petite dizaine de jour.
www.secouonsnous.com

le but de notre site est de faire bouger les jeunes faces à tous ce qu'il se passe dans notre monde ;-)

Bonne continuation à vous

Bertrand.v