jeudi, juin 12, 2008

Depuis le 6 juin, la police confisque les antennes satellites pour que les Birmans ne puissent plus accéder à l’information des médias étrangers.
Et le 8, la presse officielle a publié des articles dénigrant les médias étrangers. Plusieurs reporters ont été expulsés et il est impossible d’obtenir des visas de presse.“Nous demandons la libération immédiate de Zarganar. Cette arrestation est emblématique du mépris que la junte militaire éprouve vis-à-vis de ceux qui s’expriment librement.
Zarganar est un homme très connu dans le pays. A travers ses sketches et le blog qu’il tient depuis août 2007, il défend les droits de l’homme et dénonce le comportement de la junte au pouvoir. Il était devenu une véritable source d’informations“, ont déclaré les organisations.
La veille de son arrestation, le blogueur et artiste birman Zarganar a accordé une interview à une télévision étrangère. Il y condamnait l’attitude des autorités et évoquait l’équipe de 400 personnes qu’il avait réussi à mobiliser pour aider les victimes du cyclone malgré l’interdiction du gouvernement. Cette équipe travaillait en coopération avec une autre, fondée par un moine bouddhiste.Les autorités avaient affirmé à la famille de Zarganar qu’elles ne le retiendraient “que deux jours“, le temps de le soumettre à un interrogatoire.
“Beaucoup de journalistes sont empêchés de travailler librement et les médias étrangers font l’objet d’attaques dans la presse officielle, qui cherche à les discréditer. Les activistes constituent un relais d’informations essentiel à travers leurs témoignages sur Internet. Nous dénonçons l’attitude des autorités qui enferment sciemment les citoyens du delta de l’Irrawaddy dans le silence“, ont poursuivi les organisations.
Au cours des dernières semaines, plusieurs reporters étrangers, notamment de CNN et Time, ont été expulsés. D’autres se sont vu refuser un visa.Le 8 juin, le journal officiel Light of Myanmar a qualifié les radios étrangères d’“ennemis“. Les lecteurs pouvaient y lire ces lignes : “Le cyclone est passé. Malgré tout, l’ennemi a montré une face encore plus destructrice que Nargis. Il est temps que les radios étrangères et leurs complices apprennent que leurs instigations et leur propagande étaient inutiles. Ils devraient arrêter de rapporter des informations si formatées“ (voir le message sur le site de Reporters sans frontières).
D’après la presse en exil, la police confisque également les antennes satellites qui permettent aux citoyens de capter les chaînes étrangères. Une cinquantaine d’antennes satellites auraient été confisquées le 6 juin dans un magasin de Rangoon.
Par ailleurs, le bureau de la censure a interdit la publication des photos concernant le cyclone dans les numéros de certains journaux locaux mais également la diffusion du magazin Times des 26 mai et 2 juin, qui traitaient le sujet. (RSF)

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