vendredi, avril 25, 2008

Birmanie: les Etats-Unis poussent à l'ONU pour un référendum "crédible"
NEW YORK (Nations unies) - Les Etats-Unis ont fait circuler mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de déclaration appelant à la tenue d'un référendum constitutionnel "crédible" en Birmanie le mois prochain, ont indiqué plusieurs diplomates.
Leur ambassadeur à l'ONU, Zalmay Khalilzad, a indiqué à la presse son intention de soumettre de nouveau ce texte non contraignant, dont une première version s'était heurtée à l'opposition de la Chine.
"Il y a des signes inquiétants que le processus (en Birmanie) n'est pas crédible", a expliqué l'ambassadeur. "Il est très important que compte tenu de l'approche du référendum et des élections, le Conseil adresse un message fort, un message clair selon lequel le processus doit être crédible", a-t-il ajouté.
La junte militaire au pouvoir en Birmanie prévoit pour le 10 mai un référendum déjà controversé sur une nouvelle Constitution qui sera pour les Birmans la première occasion d'aller voter depuis les élections législatives de 1990, qui avaient vu une victoire écrasante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de la lauréate du Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi.
A l'époque, les militaires avaient refusé de transférer le pouvoir et Mme Suu Kyi (62 ans) a passé la majeure partie des 18 dernières années en résidence surveillée.
La junte birmane affirme que la nouvelle Constitution ouvrira la voie à des "élections multipartites" en 2010, mais des opposants soulignent que le texte garantit la prédominance de l'armée dans la conduite des affaires de l'Etat, même après un éventuel transfert de pouvoir aux civils.
La LND et d'autres groupes pro-démocratie ont appelé à voter "non" au projet de Constitution mais ils ne peuvent guère faire campagne efficacement car les militaires ont interdit les discours et les tracts relatifs au référendum.
"Le peuple de Birmanie mérite le soutien du Conseil de sécurité, de la communauté internationale," a dit M. Khalilzad.
L'adoption du texte américain exige l'unanimité des quinze membres du Conseil et des diplomates américains ont reconnu qu'il sera difficile d'obtenir l'adhésion de la Chine.
Celle-ci, alliée fidèle de la Birmanie, estime que le problème birman est une question de politique intérieure qui n'a pas à être discutée par le Conseil de sécurité.
M. Khalilzad a indiqué que le Conseil examinerait le projet de texte jeudi au niveau des experts.
(©AFP / 23 avril 2008 21h18)

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